Les thèmes

Lieux de vie, de travail et d’habitat, les villes sont concernées au premier plan par de très nombreuses prestations en lien direct avec les besoins de la population, dans les domaines des transports, de l’aménagement du territoire, du développement urbain, de la cohésion sociale, de la formation, de l’accueil des nouvelles habitantes et nouveaux habitants, de la culture, du sport ou encore du numérique. Les villes font face à des enjeux majeurs, comme les flux migratoires, l’accroissement des inégalités, la crise environnementale et climatique, les mutations économiques, sociales et technologiques, etc., et sont aux premières loges à la fois pour les impacts concrets de ces enjeux et pour la recherche de solutions innovantes et inclusives.

Les villes, un lieu où grandir

Tous les parents souhaitent le meilleur pour leurs enfants. Un des premiers enjeux auxquels ils sont confrontés est donc la possibilité réelle de concilier vie familiale et vie professionnelle.

Cet élément, indispensable à la qualité de vie de nos habitant-e-s, est directement dépendant des possibilités offertes aux familles de confier leurs enfants à des tiers, principalement durant le temps consacré à l’activité professionnelle, mais également dans une perspective de socialisation, d’éducation et de prévention.

A Genève, ce sont les communes qui financent pour l’essentiel les structures d’accueil collectif de la petite enfance (crèches et garderies), et plus particulièrement les villes membres de l’UVG qui offrent et financent plus de 75% des places en crèche du canton et complètent cette offre par de l’accueil familial de jour ou des crèches familiales.

Évidemment, l’engagement des villes ne se limite pas à l’accueil préscolaire, mais se conjugue en prestations de soutien aux familles et à la parentalité, depuis la grossesse jusqu’à l’âge adulte : accompagnement à la parentalité, accueil parents-enfants, encadrement parascolaire et périscolaire, accueil libre en centres de loisirs, soutien aux activités artistiques, de loisirs ou sportives pour la jeunesse, prestations socio-éducatives pour adolescent-e-s jusqu’à l’accompagnement à l’insertion professionnelle pour jeunes adultes.

Cet investissement pour l’enfance et la jeunesse est une priorité pour nos villes, conscientes ainsi de s’engager tant pour ses habitant-e-s d’aujourd’hui que pour les citoyen-ne-s de demain.

Des villes de solidarité et de cohésion sociale

Les villes membres de l’UVG, qui représentent près de 70% de la population cantonale, concentrent des secteurs de précarité importants . En effet, parmi les 67 sous-secteurs directement concernés par la Politique de cohésion sociale en milieu urbain (PCSMU), seuls 8 d’entre eux ne se situent pas dans l’une de nos villes.

Face à ce constat, les villes genevoises développent depuis de nombreuses années des politiques publiques de lutte contre la précarité et de soutien aux familles et aux habitant-e-s qui en ont besoin, en complément, toujours plus indispensable, à l’aide sociale individuelle à la charge du canton par le biais de l’Hospice général.

Cette action sociale communale se décline sous plusieurs formes : aide personnalisée (soutien administratif ou financier ponctuel), lieux d’aide et d’orientation juridique, psychologique et d’insertion professionnelle, distribution de denrées alimentaires et mise en place de diverses actions ­sociales collectives comme des épiceries ou des restaurants sociaux. Elle se traduit également par des programmes d’intégration des populations d’origine étrangère visant, par exemple, l’apprentissage de la langue ou la valorisation du vivre ensemble. Enfin, une attention particulière est accordée aux seniors, qui bénéficient d’une large palette d’activités collectives favorisant les échanges conviviaux, prévenant l’isolement et leur permettant de rester en forme.

Ces actions représentent une part considérable de la politique de cohésion sociale et jouent un rôle particulièrement important pour les populations fragiles des villes.

Des logements pour toutes et tous

Avec un taux de vacance de 0,5% en 2021, Genève constitue l’un des hauts lieux de la crise du logement en Suisse. Depuis plusieurs années, la pénurie renchérit le coût du logement mettant en difficulté une partie importante de la population.

Dans ce cadre, les villes genevoises ont une responsabilité particulière. En effet, en tant que maîtresses d’ouvrage d’utilité publique, elles peuvent offrir à leurs habitant-e-s des logements qui répondent à leurs besoins prépondérants. Ici, l’objectif est clair : offrir un habitat à toutes les couches de la population, en accordant une attention particulière aux familles, aux personnes en situation de handicap, aux personnes âgées et aux ménages aux revenus modestes. Il s’agit d’inclure les personnes vulnérables au lieu de les exclure.

Par l’offre de logements en mains publiques, nos villes sont également capables de contribuer à stopper les logiques spéculatives : si le logement communal n’est pas forcément un logement social au sens du logement subventionné cantonal, il est assurément un logement équitable et durable. En calculant les loyers en fonction des coûts et en renonçant à viser les bénéfices distribuables, les villes fournissent une contribution durable à l’approvisionnement de la population en logements à prix modérés.

En complétant cette approche par une logique participative pour la gestion de l’habitat et des quartiers, les villes genevoises se profilent, aux côtés par exemple des coopératives, comme des actrices indispensables à la qualité de vie et à la promotion de l’habitat à Genève.

Bien vieillir dans sa ville

La politique de la vieillesse représente l’un des enjeux fondamentaux de la Suisse pour ces prochaines années. ­Aujourd’hui, les personnes de plus de 65 ans représentent déjà presque 18% de la population urbaine (dont 5,4% de plus de 80 ans). D’ici à 2030, un quart de la population suisse aura plus de 65 ans.

Les préoccupations des villes genevoises pour les seniors se déclinent en deux face de la même médaille : l’objectif étant de permettre aux habitant-e-s de bien vieillir dans leur ville.

La première face concerne les conditions structurelles : il est essentiel que les ­personnes âgées puissent bénéficier d’un logement et d’un environnement adaptés à leurs besoins, ainsi que de soins et d’un encadrement à proximité. Il est de la responsabilité des villes d’offrir un soutien face aux difficultés administratives et économiques que l’âge peut mettre sur le chemin de chacun-e. La seconde face est celle du lien social : pour trop de seniors, vieillir signifie en effet se sentir progressivement mis à l’écart. Face à ce risque, les villes genevoises mettent en place de nombreuses actions pour lutter contre l’isolement des ainé-e-s.

L’action des villes genevoises s’articule donc autour de ces deux axes, afin d’offrir aux populations seniors une qualité de vie optimale le plus longtemps possible.

Des villes sûres

Vivre en sécurité est un droit fondamental. Pour que chaque citoyen-ne puisse se sentir en confiance dans son environnement, les défis à relever sont nombreux et complexes. L’Union des villes genevoises, à l’instar de l’Union des villes suisses, considère que le thème de la sécurité est une tâche transversale intégrant non seulement la sécurité policière mais également les intervenant-e-s des écoles, les acteurs et actrices du social et de l’intégration.

La police municipale, police de proximité, reste proritairement au service de la collectivité. De par sa connaissance des quartiers, appuyée par une présence régulière de ses agent-e-s sur le terrain, elle contribue à la prévention des problèmes, à la qualité de vie et au bien-vivre ensemble. L’ouverture et la collaboration avec les partenaires locaux, telles que les associations d’habitant-e-s, les associations culturelles, sociales ou sportives, et les commerçant-e-s, incitent à développer une relation de confiance avec la population. Afin d’anticiper les incivilités et pour résoudre les diverses problématiques auxquelles les agent-e-s sont confronté-e-s un juste équilibre entre prévention et répression doit être trouvé.

Enfin la sécurité urbaine passe également par des espaces publics de qualité et des bâtiments adaptés à l’environnement d’aujourd’hui, accessibles à toutes et à tous. Des espaces extérieurs avenants apportent, de surcroît, une vitalité et un dynamisme au cœur des quartiers.

Les villes, moteurs de l’offre culturelle et sportive

En Suisse, plus de 50% du financement public de la culture est assuré par les communes. En matière sportive, ce taux dépasse les 70%, les communes possédant 80% des infrastructures sportives. A ­Genève, ces tâches sont assurées quasi exclusivement par les communes.

Chaque année, les villes genevoises consacrent ainsi plus de 300 millions de francs à la culture afin de financer des institutions telles que le Grand Théâtre de Genève, le Théâtre de Carouge, le Forum de Meyrin, la Comédie, l’Alhambra, la Villa Bernasconi, le Musée d’ethnographie, les salles de Vernier, Onex et Thônex, le Musée de Carouge, les bibliothèques, la scène en plein air Ella Fitzgerald ou encore la Fête de la musique.

En parallèle, les villes genevoises assurent près de 90% du financement public des activités sportives pour la population. Parmi les structures soutenues se trouvent aussi bien les stades du Bois-de- la-Bâtie, des Libellules, de la Fontenette, que les centres sportifs des Vernets, du Bout-du-Monde, de Varembé, du Bois-des-Frères, de Sous-Moulin, que les patinoires ou les piscines d’écoles et publiques de Lancy, Carouge et Meyrin, ainsi que le Centre intercommunal sportif des Evaux. Sur ces sites, l’ensemble de la population de la région bénéficie de tarifs abordables aussi bien pour les jeunes, les familles, les plus précarisé-e-s, ainsi que pour les aîné-e-s.

La culture et le sport constituent de ­formidables vecteurs de lien social, ­d’accueil et de promotion de la qualité de vie, sans distinction d’origine, de revenu ou de génération. Ils sont donc au cœur de l’engagement des villes genevoises.

Les finances : pierre ­angulaire de l’administration publique

L’économie : bonne administration des richesses matérielles

Trois quarts de la population genevoise vit dans les villes et les communes urbaines. Pas moins de 84% de l’activité économique du canton de Genève y est réalisé, dans l’intérêt et pour le bien-être de tout le canton.

Avec la densification en cours des centres urbains, la situation financière des villes genevoises est aujourd’hui ­périlleuse. Depuis que la Confédération s’est lancée dans un report des charges vers les cantons, ces derniers tendent à se tourner vers les communes. Les villes genevoises sont particulièrement concernées par ces mouvements de transfert de charges, réalisés généralement sans augmentation de pouvoir décisionnel et sans compensations financières.

En raison de la structure de leur population, les villes doivent également ­assumer des charges plus importantes, en lien avec des catégories surreprésentées en milieu urbain comme les chômeuses et chômeurs, les familles monoparentales, les migrant-e-s, les personnes âgées et les personnes précarisées. A cela s’ajoute les coûts inhérents aux infrastructures ­proposées par les centres urbains, présentant généralement d’importants effets de débordement, en attirant des usager- ère-s bien au-delà des frontières communales. Ainsi, selon l’Union des villes suisses, les communes urbaines font face à des charges de transport par habitant-e ­dépassant de 40% celles des communes non urbaines. Ce surcoût ­atteint 57% en matière de sécurité sociale, et même 200% pour la sécurité publique.

Si les villes genevoises sont prêtes à ­assumer plus de responsabilités, elles demandent qu’à l’instar du reste du pays un vrai système de compensation de charges soit instauré à Genève – tenant compte des spécificités des villes genevoises et des prestations qu’elles assurent au bénéfice de toutes et tous –, afin que les charges puissent être équitablement partagées entre tous les habitant-e-s du canton.

Les villes genevoises: pour une densification harmonieuse

L’urbanisation de Genève se développe dans un contexte de forte croissance économique et démographique. L’enjeu pour les autorités des villes genevoises est donc de saisir l’occasion de ce développement pour garantir et améliorer la qualité de vie des habitant-e-s.

La création de nouveaux quartiers et le réaménagement de quartiers existants sont de bons exemples d’opportunités. En effet, ils permettent d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, d’aménager et de valoriser les espaces publics, d’amener la nature en ville, de parfaire la gestion de l’eau, d’offrir des îlots de fraîcheur et de permettre une utilisation rationnelle du sol en adéquation avec un développement durable du territoire. Cette démarche doit impérativement s’accompagner d’un développement des infrastructures de transports publics et de mobilité douce. Elle nécessite également de préserver et intéger le patrimoine bâti et naturel, et d’offrir des conditions d’accès et de mise en valeur des commerces de proximité pour permettre leur viabilité, offrir des circuits courts et valoriser l’économie circulaire.

Pour accompagner ces changements qui peuvent susciter certaines craintes ou espoirs, il est impératif de rapprocher les projets d’urbanisation des habitant-e-s afin qu’ils et elles puissent se les approprier. A cet égard, les villes genevoises s’engagent pour la mise en place de processus participatifs devant permettre la co-construction de notre territoire.

Les collectivités publiques doivent également faire valoir leurs intérêts avant ceux des promoteurs. Pour cela, les villes doivent maitriser le foncier et posséder des droits à bâtir afin d’être impliquées directement dans les processus d’aménagement et faire entendre leur voix pour proposer des logements à des prix abordables. Les villes doivent être en mesure de réaliser les équipements publics nécessaires à la vie des quartiers et de ses habitant-e-s : écoles, crèches, maisons de quartier, équipements culturels et sportifs, etc.

Enfin, les villes genevoises tiennent à ce que les efforts consentis depuis de nombreuses années en matière de densification, de construction de quartiers d’habitations, d’espaces de travail, d’infrastructures diverses, de création et de préservation des espaces verts soient reconnus par l’ensemble des collectivités publiques du canton, et que l’effort soit réparti équitablement sur tout le territoire cantonal.

Pour une approche éthique, responsable, innovante et inclusive du numérique

La transition numérique est une dynamique de changement sociétal profond (social, culturel, économique), amenée par l’utilisation innovante des technologies et d’internet qui, bien plus qu’une finalité, sont des moyens très puissants qui ont des impacts sur tous les plans: personne individuelle, groupe ou organisation, administration, entreprise, société en général. Cette évolution, qui peut difficilement être freinée en tant que telle, comporte de réelles opportunités mais aussi des risques.

La politique de la transition numérique des villes doit répondre aux attentes de la population et aux défis de notre temps, dans une approche centrée sur la proximité tout en tenant compte des enjeux globaux. Elle repose sur des services publics efficaces qui peuvent satisfaire les besoins et qui savent s’adapter aux évolutions de la société. Mais la transition numérique nécessite également un regard critique et un engagement public car, si elle est porteuse de progrès, elle recèle également d’importants enjeux de société: fracture numérique, protection des données personnelles et ouverture des données publiques, marchandisation et accaparement des informations, enjeux écologiques, éthiques et de santé. Plaçant l’humain au centre de leur politique, les villes genevoises souhaitent profiter des réels avantages qu’offre la transition numérique tout en accompagnant au mieux les risques qu’elle comporte par ailleurs.

Les villes saisissent ainsi cette opportunité pour transformer leur administration et leurs prestations dans un cadre éthique, transparent, sûr et durable tel que défini dans la Charte des valeurs du numérique des villes genevoises. Elles tiennent compte de l’empreinte énergétique et environnementale nette pour tendre vers une sobriété numérique. Elles favorisent l’inclusion numérique et veillent aux enjeux de formation, d’accessibilité et d’autonomie numérique pour toutes et tous. Elles soutiennent les milieux économiques et culturels en favorisant l’innovation et la création numérique. Enfin, elles renforcent leurs collaborations avec les autres collectivités publiques, notamment le canton, pour développer des solutions numériques mutualisées.

La politique de transition numérique s’inscrit dans le cadre de la Stratégie suisse numérique (2020), la Politique en matière d’administration en ligne, la Politique numérique pour l’Etat de Genève et la Stratégie en matière de libre accès aux données publiques de l’administration genevoise. Elle pose un cadre de référence aux nombreuses initiatives internes et externes de l’administration concernant le domaine numérique et ses impacts sur la société et sert ainsi de boussole aux villes membres de l’UVG.

Quel rôle des villes-centres dans la transition et le développement durable d’une région ?

Les villes genevoises concentrent la grande majorité de la population, des emplois, des services, des  échanges et des prestations à la population de la région genevoise. Elles logent, offrent des emplois, permettent la socialisation et rendent possible l’accès aux ressources économiques, sociales, sanitaires et culturelles d’une région. Néanmoins, cela implique aussi qu’elles contribuent de manière importante  à la consommation de ressources, à la pollution, au rejet de gaz à effet de serre, à l’étalement urbain et à la perte de biodiversité. Cependant, au cœur des impacts environnementaux et climatiques, les villes sont aussi des lieux d’innovation.

Les villes genevoises jouent donc un rôle essentiel dans l’avenir de la région genevoise et de la transition vers un territoire durable, décarboné et résilient. Elles s’engagent déjà sur de nombreuses thématiques de la transition. La promotion de la mobilité douce, la préservation de la biodiversité, la végétalisation, la déperméabilisation des sols, l’efficience énergétique des bâtiments, la réduction des déchets, le soutien à une consommation locale et de saison, l’économie circulaire, la réduction des inégalités, la solidarité et la justice sociale en sont quelques exemples.

L’UVG représente 51% des Conseiller-e-s municipaux